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Mirage, mythologie du progrès

Exposition Zakaria Wakrim

Had Soualem. Ces chevaux pâturent dans ce qui était leur ancien champ.jpg
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Dar Bouazza Souk Larbaa. Terrain en jachère.jpg

Les mirages de Zakaria Wakrim, ce sont ces chantiers jaillis de terres jadis cultivées ou laissées en pâturage pour les animaux des fermes. Des mirages qui interpellent, qui étonnent et s’inscrivent en décalage dans les paysages qu’ils habitent. Des mirages, symboles d’une périurbanisation galopante, qui s’apparentent plus à une incursion du monde urbain dans le monde rural qu’à un simple étalement de la ville, tant le contraste entre ces chantiers à ciel ouvert et les champs qu’ils occupent est prégnant.

C’est cette distance entre deux mondes que montrent les photographies de Zakaria Wakrim, à la fois témoin de situations qu’il dénonce et narrateur sensible à la poésie des «anomalies» qu’il immortalise. Et si le procédé photographique infrarouge qu’il expérimente pour certaines images vient perturber le regard avec un spectre chromatique plutôt singulier, c’est pour mieux souligner les ruptures qui s’opèrent, en questionner les enjeux et en signaler les dangers.

 

Les «Mirages» de Zakaria Wakrim nous emmènent ainsi dans un entre-deux où se juxtaposent frénésie bâtisseuse et contemplation paisible, dans un monde de lisières, qui n’est ni tout à fait la ville, ni tout à fait la campagne. Un monde silencieux et désert, où l’humain ne trouve délibérément pas place dans les images que l’artiste donne à voir, un territoire où s’effacent peu à peu les frontières et où se révèlent les grands paradoxes du monde «moderne».

 

© Florence Renault-Darsi, commissaire de l'exposition, mars 2018

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